
Artiste contemporaine, Sandrine Schaeren vit et travaille sur le littoral neuchâtelois.
« C’est en été 1994 que le hasard et l’appel de la terre m’ont conduite en Ardèche, là où est née ma passion pour la sculpture. Presque chaque été, pour me ressourcer durant mes vacances, j’ai participé à divers stages et ateliers de modelage académique avec modèles vivants, notamment avec les sculpteurs Xavier Duver (en France) et Davide d’Ambrosio (de l’atelier Têtard à Lausanne).
Au fil du temps, j’ai peu à peu affiné et développé mon sens de l’observation et ma technique, pour qu’un jour en 2017, je « m’autorise » à m’affranchir des modèles imposés pour accueillir mon propre style, et accéder à une expression libre et spontanée.
Au départ d’une nouvelle création, je me sens inspirée par l’univers de la BD, ou par certaines œuvres classiques, par mon imaginaire nourri de nombreuses lectures, ou encore par un dessin, une photo, quelque chose, une attitude, un geste, un regard a attiré mon attention, qui me touche particulièrement et qui me donne envie de l’interpréter.
Je choisis la terre pour sa texture et sa couleur qui vibrent avec le projet à naître : je laisse ensuite mes mains et mon couteau s’activer. Cette phase du processus de création est intense, elle doit être rapide et spontanée. Il n’est pas rare que je modifie entièrement la pose ou l’idée de départ, ou que je la détruise, si ce que je recherche ne se manifeste pas. Lorsque je sens avoir capté l’essence et le mouvement du personnage qui émerge de la terre, le visage apparaît rapidement, incarnant l’esprit de l’œuvre. Je peux alors me détendre durant des heures et des jours, et m’amuser à rechercher les micromouvements, les volumes, affiner les détails et les textures.
Depuis mon plus jeune âge, j’éprouve un amour et un profond respect envers la nature et les animaux, avec qui je me sens en harmonie. J’aime ces relations inter-espèces qui s’apprivoisent, ces complicités qui se créent, ces amitiés qui se forment.
Depuis peu, des compagnons « s’invitent » dans mes compositions : un oiseau rouge, un renard, un éléphant, un ours, … leurs présences me mettent en joie et me nourrissent d’une énergie nouvelle, je m’invente des histoires, au spectateur de s’inventer la sienne. »